Chroniques élyséennes : Touche pas à mes centrales....

Publié le par Je me lance dans la blogosphère.com

arevaLes déplacements du Président Sarkozy se multiplient depuis plusieurs semaines partout en France. Le discours affiché auprès des salariés d'AREVA lors de sa visite du 25 Novembre à l’usine d’enrichissement d’uranium à Pierrelatte (Drôme, sud de la France) les aura sans doute rassurés sur le sort de leurs emplois et  sur celui réservé à la filière nucléaire. Le propos est simple, n’ayez pas d’inquiétudes, big brother veille sur vous. Les prises de positions de l’actuel Président sur le nucléaire civil sont autant d'occasions de rappeler qu’il est un des fleurons de l'économie et du savoir faire français. Certes, ne nions pas l'évidence.

 

Néanmoins, les discours du Président et de sa majorité ne cessent de fustiger l'accord EELV-PS, qui revendique une sortie progressive du nucléaire et une reconversion de la filière. Or, une lecture attentive des programmes des 2 partis et plus particulièrement celui d'EELV, aurait éclairé notre président sur leurs projets. L'idée n'est pas d'imposer à la France une sortie brutale du nucléaire, mais de le faire à horizon 25 ans et à emplois constants en transférant progressivement et proportionnellement les investissements vers des sources d'énergies alternatives (de type éolien pour ne citer que la plus célèbre).

 

ô scandale, réduire la voilure de la filière reviendrait à condamner la France à des suppressions d'emplois massives et briserait de toute évidence l'avenir de milliers de salariés avançait Rachida Dati Dimanche 20 Novembre sur le plateau d’Anne-Sophie Lapix sur Canal+.  Mettre en exergue sa volonté de préserver l'emploi est un combat des plus louables, n'en demeure pas moins qu'haranguer les foules du désastre que représente le programme socialiste est une bien mauvaise analyse de son contenu.

 

Nicolas Sarkozy a pour sa part insisté Vendredi 25 Novembre sur le caractère bon marché de l'énergie dont la France dispose par le biais de sa filière nucléaire et d'ajouter pour conclure son allocution "qu'augmenter le prix de l'énergie que payent les usines en France c'est prendre le risque d'un mouvement massif de délocalisations". 

Le propos est comme à l'accoutumé explicite et sans équivoque. Il ouvre la perspective d'une crise pas seulement énergétique mais également économique avec toutes les retombées sociales et humaines imaginables. Tout en semant l'inquiétude aux yeux du plus grand nombre il se poste en défenseur de l'emploi et des délocalisations. Reconnaissons là un certain talent à notre Président, celui d'effrayer pour mieux rassurer ensuite.  

 

En revanche il ne serait pas inutile de préciser l'argument et plus particulièrement le lien causal entre le prix de l'énergie et la délocalisation. Parce que celui-ci n'est économiquement pas si évident à comprendre. La hausse du prix de l'énergie peut expliquer dans une certaine mesure les délocalisations dans un pays où les coûts énergétiques sont moindres. N'en reste pas moins que les produits manufacturés devront ensuite être réacheminés vers le territoire national. Coûts énergiques moins élevés mais coûts de transports plus importants, on pourrait y voir un certain équilibre.

L'exemple est volontairement incomplet  bien entendu, mais a vocation à illustrer l'idée qu'un processus économique ne se limite pas au seul fait d'un variable mais de plusieurs.

 

En opposant systématiquement la droite à la gauche sur une question censée faire consensus depuis des décennies en France, Nicolas Sarkozy érige le nucléaire au rang d’acquis social. Mais une fois n’est pas coutume, acceptons de revenir sur celui-ci et posons nous la question de savoir pourquoi il serait inconscient de développer l’idée d’une sortie du nucléaire dès lors qu’elle met la France dans une perspective d’avenir, une France soucieuse des générations futures ?

Publié dans Politique

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