La lesbienne invisible dans la lumière

Dès son plus jeune age Océane Rose-Marie cherche à affirmer son identité sexuelle. Une fois assumée, elle peine à convaincre, à rencontrer et à se réaliser. La lesbienne invisible revient notamment sur la difficulté d'accepter son homosexualité. Sans dramaturgie, juste avec humour et légèreté.

Le bon mot pour une situation juste, l'actrice remet merveilleusement en perspective l'homosexualité féminine.

Hilarant du début à la fin, elle balaie les clichés avec une aisance déconcertante. Se mettant en scène et jouant magistralement de son corps, on y découvre la lip stick dans toute sa splendeur. Elle ose la minijupe et revendique son statut de goudou. Parce qu'une femme ne devient pas lesbienne parce qu'elle est moche, elle tord le cou aux stéréotypes homos en les mettant en lumière.

Les hétéros ne sont pas en reste non plus. Ces hétéros qui dans les soirées sont ravis de présenter Marie-jo(*) et Béatrice (*), 2 lesbiennes géniales avec qui notre lesbienne invisible s'entendrait à merveille.  Désabusée elle ne manque pas de faire s'interroger Bertrand (*)ou bien Marion (*). Ont-ils eux aussi été promenés dans toute une assistance gay aux bras d'une lesbienne, ravie de leur présenter Chantal(*) et Jean-Luc (*) un couple hétéro charmant avec qui ils vont s'entendre à merveille.

Prendre ce spectacle pour ce qu’il est, un regard sur des femmes qui aiment les femmes. Femmes qui contrairement à beaucoup d’idées reçues dans l’imaginaire hétérosexuel male n’ont pas besoin d’hommes pour s’épanouir sexuellement dans une relation. Femmes qui n’ont pas besoin d’hommes pour s’accomplir dans leur vie personnelle. Mais je ne crois pas me tromper en disant qu’il en est de même pour leurs « symétrique » gays. Oui l’homosexualité c’est aussi la réalisation de soi en tant qu’homme ou femme qui aime les hommes ou les femmes.

Ce one-woman-show c’est un peu tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les lesbos sans jamais oser le demander.

Cette pièce est sans contexte un rayon de soleil dans la grisaille ambiante, 2 heures de fou rire  ininterrompu  à aller voir jusqu'au 31 Décembre 2011.

(*) Faute de mémoire, j'ai été contraint d'adapter les prénoms qui ne sont pas ceux utilisés dans la pièce.